Les maladies ostéoarticulaires, dont l’arthrose, suscitent un intérêt grandissant dans le domaine digestif.
Au fil du temps, les chercheurs ont découvert des liens complexes et majeurs entre la prédisposition génétique, la composition des microbiotes, le métabolisme microbien, l’immunité et l’inflammation.
L’arthrose a-t-elle un lien notable avec l’intestin ?
L’état de notre intestin peut-il agir que notre arthrose ?
Malgré leur prévalence élevée, les causes exactes des maladies rhumatologiques, y compris l’arthrose, demeurent partiellement mystérieuses.
Cependant, de plus en plus d’études mettent en lumière le rôle clé du microbiote intestinal (MI) dans le maintien de la santé articulaire.
Le MI joue un rôle essentiel dans l’équilibre de notre système immunitaire, et les preuves de ses liens avec diverses pathologies, notamment les maladies auto-immunes et inflammatoires, s’accumulent progressivement.
La dysbiose, la cause du dérèglement général de l’intestin ?
Une dysbiose du MI, caractérisée par un déséquilibre du microbiote, est couramment observée dans des conditions telles que l’obésité, le diabète de type 2 et les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).
Cependant, des recherches récentes ont également montré des liens entre la dysbiose du MI et les maladies rhumatologiques, y compris la polyarthrite rhumatoïde (PR).
La bactérie intestinale P. copri, la seule coupable d’arthrose ?
Dans des études menées au cours de la dernière décennie, une augmentation de l’abondance relative de l’espèce pro-inflammatoire P. copri a été régulièrement signalée chez les patients atteints de PR à un stade précoce.
Cette augmentation n’a pas été significativement observée chez les témoins ou chez les patients atteints de PR chronique sous traitement.
Cependant, il est essentiel de noter que P. copri n’est probablement pas la seule bactérie impliquée dans la pathogénèse de la PR.
Par exemple, des chercheurs ont identifié une souche du genre Subdoligranulum dans le MI d’un patient atteint de PR.
Cette souche a la capacité d’activer les cellules T et d’induire une réaction immunitaire Th17, ainsi que la production d’anticorps liés à la PR, ce qui provoque un œdème articulaire similaire aux débuts de la PR.
Qu’en est-il pour la bactérie intestinale Prevotella ?
De plus, certaines études ont montré que les Prevotella, un genre auquel appartient P. copri, étaient associées au génotype de la PR, même en l’absence de la maladie.
Les chercheurs ont avancé l’idée que le génotype de l’hôte est lié au profil du MI avant l’apparition de la PR.
Quid le microbiote de la bouche en cas d’arthrose ?
En dehors du microbiote intestinal, il faut également prendre en compte le microbiote oral dans le contexte de la polyarthrite rhumatoïde (PR).
Des chercheurs ont mené des études en analysant des échantillons provenant de patients atteints de PR et les ont comparés à ceux de personnes en bonne santé.
Ils ont découvert que chez les patients atteints de PR, il y avait des perturbations dans les microbiotes à la fois dans la bouche et dans les intestins. Ces déséquilibres ont été partiellement restaurés après un traitement visant à soulager les symptômes de la PR.
De manière intéressante, ces déséquilibres étaient en corrélation avec les mesures cliniques, notamment les niveaux d’autoanticorps dans le sang des patients.
Chez les patients atteints de PR, on a constaté une diminution de la présence de Haemophilus dans leur microbiote buccal, et cette diminution était liée à des niveaux plus élevés d’autoanticorps sériques.
En revanche, une autre bactérie, Ligilactobacillus salivarius, était plus abondante chez les patients atteints de PR, en particulier chez ceux dont la maladie était très active.
De plus, des altérations métaboliques ont été observées dans les microbiotes des patients atteints de PR, ainsi qu’un mimétisme moléculaire avec des substances liées à la PR elle-même.
Ces découvertes soulignent l’importance du microbiote oral dans la PR et suggèrent que les déséquilibres dans ce microbiote pourraient jouer un rôle clé dans le développement et la progression de la maladie.
Conclusion : arthrose lien notable avec l’intestin ?
Ces découvertes éclairent la complexité des interactions entre le microbiote et les maladies rhumatologiques, notamment l’arthrose.
Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, de nombreuses questions restent sans réponse, et de nouvelles études sont nécessaires pour comprendre pleinement ces mécanismes.
Néanmoins, ces avancées ouvrent des perspectives prometteuses pour le développement de traitements potentiels basés sur la modulation du microbiote, avec l’espoir de soulager les souffrances des patients atteints de maladies ostéoarticulaires. 🌱🔬💊